Jean-Claude Correia
– Artiste, Plieur de papier –
De son Oeuvre, nous retenons surtout son travail de papier plié qu’il développera tout au long de sa vie comme une pratique de vie, un art et une vision philosophique. Son exploration interrogeait la pratique du pli comme geste artistique capable d’éloigner l’oeil de la forme pour explorer l’inconscient, par comparaison avec le geste de l’artisan.
« A partir du moment où la représentation s’efface, la perception apparaît quasiment pure, comme une pensée en acte et l’artisan se confond avec l’artiste. »
Le pliage tel que pratiqué par l’artiste s’inscrit dans la tradition de l’Origami, Ori/plier – Gami/papier, pratique apparue au Ve siècle apr. J.-C. en Chine et au Japon comme rituel dans les cérémonies religieuses shintoïstes.
Jean-Claude Correia est le premier artiste plieur de papier.
Cité par Michel Ellenberger, Gilles Deleuze fait référence au travail de Jean-Claude Correia et traduit l’idée que l’artiste se faisait du pli lorsqu’il médite sur l’œuvre du philosophe Leibniz, une pratique artistique de l’âme, un mode de pensée pour voir et dire le monde qui l’entourait « La division du continu ne doit pas être considérée comme celle du sable en grains, mais comme celle d’une feuille de papier ou d’une tunique en plis, de telle façon qu’il puisse y avoir une infinité de plis, les uns plus petits que les autres, sans que le corps se dissolve jamais en points ou minima ».
Michel Ellenberger écrivait ensuite « La continuité exige ces replis et déplis, de plus en plus subtils, qui enveloppent et mettent à nu les secrets de la matière continue et de la vie ».
Jean-Claude Correia réfute l’atomisme, considérant le vivant comme une continuité, dont l’art du pli permettrait de rendre compte.